Le 5 octobre 2015, suite à un plan de licenciement de 2 900 personnes, deux responsables d’Air France fuient sous les huées des salarié·e·s, chemises arrachées. Les images font le tour du monde en quelques secondes. Pour la metteuse en scène Élise Chatauret et le dramaturge Thomas Pondevie, cette affaire est le point de départ d’un questionnement sur les rapports de domination qui structurent la société française et d’une enquête sur la possible légitimité de la violence. Pour sonder ses différentes formes, invisibles ou institutionnalisées, la compagnie Babel est allée à la rencontre d’élèves, de travailleur·euse·s de P.M.E. et de grands groupes, d’avocat·e·s, d’historien·ne·s, d’expert·e·s ou de quidams, à Sevran, Béthune, Fontenay-sous-Bois ou encore Nancy. Dans Les moments doux, les personnages passent du salon familial à la salle de classe, de l’open space au monde du théâtre et révèlent un système dans lequel nous sommes tou·te·s pris·es, tour à tour victime ou bourreau, acteur·ice ou témoin, pour le mettre en question. Apparaît alors en creux que chacun·e cherche, à sa façon, avec obstination et force, la possibilité de la douceur. Pièce écrite pour 3 comédiens et 3 comédiennes